Au départ nous avions des toilettes humides... comme tout le monde ou presque (sous nos latitudes). Et puis j'ai construit il y quelques années nos premières tinettes à compost que j'ai installé dans le garage. Je dis "garage" car bien qu'aucune voiture n'y ait jamais mis ses roues c'est le lieu où l'on gare les vélos, les rollers, les skates... je cherche d'autres objets ayant des roues... et... et tout le bordel qu'on n'arrive pas à caser ailleurs. Donc nos tinettes trônaient au milieu du passage vers le lave-linge ou vers le réfrigérateur. Même si nous ne mettons pas entre une demi heure et une heure et demi pour faire nos oeufs (c'est le temps que mettent en moyenne les poules pour faire les leurs) côté tranquillité ce n'était pas l'extase. Ceci dit cela m'a permis d'avoir une première expérience de compostage de toilette sèche que j'ai utilisé au potager.
Miam-miam les bons légumes, miam-miam les bonnes pommes de terre !!!

Et puis il y a eu l'été dernier une mise hors service du réservoir de nos toilettes humide, sur laquelle je ne reviendrais pas, qui a modifié la donne. Figurez-vous que changer un réservoir de chiotte coûte plus cher que de prendre le kit complet. Connaissant cette info, la Lézarde et moi même, nous sommes dits que ça ne servait à rien de tergiverser, que c'était un signe clair... aussi c'est armé d'une scie que j'ai coupé au plus court le tuyau d'évacuation... me disant que j'allais un peu vite en besogne... que nous pouvions changer d'avis... que... trop tard.
Maintenant nous avons, comme tout le monde, une petite pièce de 2 m² avec une fenêtre donnant sur la cour qui accueille nos toilettes sèches !

Faire des toilettes sèches et très simple. Du bois de récup' pour faire la caisse, une lunette et une bavette en plastique (j'ai utilisé un bout de bouteille plastique) parce que même assis les garçons ne font pas forcément pipi vers le fond de la cuvette. Le plus compliqué est de trouver un récipient de la bonne hauteur. En fer c'est mieux qu'en plastique car ça prend moins les odeurs, mais en fer (inox) ça coûte plus cher, beaucoup plus cher. J'ai commencé avec une poubelle en fer de chez ikéa. Elle n'était pas chère mais elle n'a duré que deux ans avant que les soudures ne s'oxydent et qu'elle se mette à fuir. J'ai racheté la même. Son prix n'avait pas beaucoup augmenté mais elle s'est mise à fuir au bout d'un mois. La qualité baisse chez les suédois... Par dépit j'ai pris une caisse de rangement en plastique... pile à la bonne hauteur et à moins de se fendre elle ne risque pas de me jouer un mauvais tour.

Pour le compostage, fort de mon expérience passée, j'ai choisi d'utilisé des silos fermés comme ceux que livre ma communauté de communes. Je veux que ce soit bien clos car je ne tiens pas à retrouver des bouts de papier blanc ou rose dans mon jardin. Je pratique un compostage à froid en remplissant au fur et à mesure le silo avec la production des toilettes sèches (en comptant la sciure et les copeaux de bois -de feuillus- que nous utilisons pour couvrir nos bronzes) et les restes de cuisine qui ne vont pas aux poules. Il se passe quatre mois avant qu'un silo soit complètement rempli.

J'ai 5 composteurs pour assurer un compostage sur 18 à 20 mois dont je gère le taux d'humidité en ouvrant ou fermant les couvercles.

Lorsque les composteurs sont pleins je les ensemence avec les vers que j'élève dans un vermicomposteur (ils y prolifèrent très vite). Puis je remplis les derniers centimètres avec des feuilles et des herbes sèches pour faire une interface entre la matière qui composte et le milieu externe. Cela permet d'éviter la présence des petites bêtes volantes. Je n'aére que modérément les compost car ce sont les vers qui font le plus gros du boulot... et il n'y a plus aucun apport !!!




... et contrairement aux idées reçues je n'ai pas besoin de planter des rosiers autour de mes composteurs.