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Grands échalas dégingandés

Commentaires

1. nioubifdimanche 23 octobre 2011 à 14:35

bonjour Rodolphe,

voilà j'ai une question, sans rapport avec la belle photo ci-dessus, mais je te la pose en public, pensant qu'elle peut intéresser tout le monde.
J'ai récupéré hier 1/2 m3 de compost mûr, à la déchetterie d'Issigeac (en Périgord). Je me demande comment l'utiliser au mieux ? Pas sûr que je replante des arbres fruitiers. Je vais en passer un peu pour la multiplication de mes fraisiers, pour la plantation d'un ou deux arbustes pour boucher des trous dans une haie, je dois multiplier aussi des corbeilles d'or dans un massif, mais ça ne va pas chercher bien loin. Puis-je utiliser ce compost comme du fumier de cheval, en épandage dans le potager ? Ou puis-je le mélanger à la terre aux pieds d'arbres fruitiers, de cèdres et autres arbres du jardin (ma terre est plutôt pauvre) ? Ou me conseilles-tu de le conserver pour cet hiver, sachant que je fais aussi mon compost (1/4 m3 bientôt prêt je dirai) et qu'une autre distribution de compost aura lieu à la déchetterie au printemps ?
Merci pour tes conseils, pour ton site, et pour tes livres bien sûr !
(et bons congés de Toussaint)

Nioubif

2. le_lezardvendredi 28 octobre 2011 à 11:07

Bonjour Nioubif,

c'est une sacrée question que celle-ci ! Sur le sujet des composts faits sur plate-forme de recyclage des déchets verts mon point de vue a pas mal évolué pour passer... de l'émerveillement à une grande méfiance.

Émerveillement, car je trouvais cela génial qu'on puisse avoir des quantités énormes de compost pour produire ensuite des légumes et cela sans mauvaise herbe... La culture sur mulch de compost c'est extra, non ?

Or, ce compost qu'on nous présente comme extraordinaire (recyclage des déchets, stockage du carbone, absence de graine d'adventice...) est fondamentalement différent de celui des jardins :
- nature des plantes qui vont faire le compost
- élévation de la température

Le compost industriel (appelons le ainsi) n'est pas un compost écologique
- pollution en CO² lors des transports
- émission ammoniac, d'azote et de carbone avec les hautes-températures (participation à l'effet de serre)
Ceux qui en font la promotion prône la culture sur mulch permettant de ne pas avoir de mauvaise herbe (graines grillées par la chaleur). Pour un jardinier, la principale caractéristique de ce compost est d'être d'une médiocre qualité (à cause de la nature des matières qui le constituent -thuyas, cyprès...- et de l'évaporation de l'azote, du carbone...)

Pour moi, il faut que tu l'utilises plus comme un paillis protecteur que comme un amendement nourricier. Je le mettrai sous les haies ou aux pieds des fruits rouges... mais certainement pas au légumes... (sauf s'il n'y a pas d'autre solution)

Dans les jardins, nous allons de plus en plus vers des composts à froid, beaucoup plus riches (voire compost de surface) Les graines de mauvaises herbes ne sont pas un problème (au contraire, l'arrachage de ce qui germe permet d'obtenir des compost très riches en minéraux). Nous avons la fâcheuse habitude de trop faire d'apport de compost dans les jardins. Dans un sol en bonne santé 1 litre suffit par m². Tu dis que le tien est plutôt pauvre. S'il n'est pas lessivé au cours de l'hiver il vaut mieux faire les apports maintenant... sinon il faut attendre le printemps...

Voila

3. nioubifmardi 1 novembre 2011 à 08:44

Merci Rodolphe pour ta réponse très complète et très instructive. Et bien, je vais suivre tes conseils: je vais garder juste un peu de compost pour les quelques repiquages prévus dans le mois à venir (fraisiers, cotoneasters), et vais passer le reste au pied des framboisiers...
Et j'attendrai début 2012 pour faire un apport de fumier de cheval dans le potager.
Merci encore, et bon jardin à tous

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