Les fruitiers menés sur portes-greffes nanifiants sont très fragiles face à insatiable gourmandise des grignoteurs à 4 dents. En quelques jours on se rend compte qu'un arbre dépéri à la vitesse grand V sans que rien ne le justifie. Alors en prenant l'arbre entre le pouce et l'index on se rend compte qu'un rien suffit à l'arracher et qu'il ne reste sous terre que l’esquisse du reste d'un moignon racinaire... De nombreux orifices de galerie ne laissent planer aucun doute sur la nature du mal et on fulmine, on peste, on rage contre ces satanées bestioles qui commencent sérieusement à nous courir sur le haricot.

J'ai été confronté au problème pour quatre de mes pommiers basse-tige.
Le premier venait de chez mon copain Vincent... Il me l'a confié sans trop croire possible de le réanimer. Par chance c'était en hiver et la reprise a été assez facile en le plantant dans de la bonne terre avec un bon l'arrosage. J'ai maintenant un beau cordon-double de Reinette des Flandres.

Les trois suivant ont subi des attaques de printemps. L'arbre débourre, fleuri et d'un seul coup c'est la cata...
Le premier a été sauvé en noyant les galeries avec une décoction de rhubarbe (c'était autrefois quand je pratiquais encore les purins...), le second avec uniquement de l'eau, beaucoup d'eau... Pour le troisième j'ai changé de tactique. C'était au printemps dernier. Lorsque je me suis rendu compte de l'attaque l'arbre était dans un sale état. Je me suis retrouvé avec un arbre atrophié dans les mains ne sachant qu'en faire et ayant peu d'espoir de le sauver. Je l'ai repiqué là où il y avait de la place... sous le noyer. Je l'ai arrosé copieusement et je l'ai oublié. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir cette année un arbre en pleine forme !!! Je savais que les feuilles de mon noyer faisait un bon répulsif naturel à mulot (je paille les légumes d'hiver avec)... mais j'ai pu constater que cet arbre sous lequel dit-on rien ne pousse (en fait peu germe) et les hommes attrapent la mort avait sauvé mon pommier...

Bref, pour sauver les fruitiers malmenés par les mulots il y a deux solutions : la noyade ou le noyer !!!